Ça s'annonçait une soirée de Noël comme les autres, avec orgies de cadeaux, de bouffe et de vin. Les grands-parents nous reçoivent à la maison de campagne. Enfin, c'est vite dit... Ma grand-mère nous reçoit à la maison de campagne pendant que mon grand-père, affecté par le passage du temps, subit notre présence et noie sa peine à coup de scotch et mange compulsivement des kleenex. Oui, mange compulsivement des kleenex, chose qu'il faisait petit, à l'orphelinat, quand il n'avait pas suffisamment mangé. Ça doit avoir une quelconque fonction rassurante chez lui. Mon grand-père est un grand homme, comme le dit mon père, il a fait de grandes choses au cours de sa vie. Mais, un jour, il a du prendre sa retraite à un âge déterminé, comme tous les juges, et ne s'en est jamais remis. Ce jour-là, il a décidé de s'asseoir et ne s'est plus jamais relevé.
L'oncle qui habite loin est là, depuis la veille, avec sa blonde plus jeune que moi. Mon père aussi, avec sa nouvelle blonde. L'oncle bricoleur a amené sa dulcinée d'ébène (alors que ma grand-mère a un léger penchant raciste... je n'approuve pas, mais avec les expériences de blondes de l'oncle #1 qu'elle a eu, je peux comprendre). La dulcinée d'ébène et la blonde de mon père ne donnent pas leur place... Le plus jeune des frères de mon père arrive, avec sa succession: trois filles, dont la plus vieille est enceinte. Elle a 18 ans, n'est pas mariée (oui, oui !) et dans une famille bourgeoise comme celle de ma grand-mère... voilà !
Ne manque que le cinquième fils, dont les enfants sont déjà là, amenés de Montréal par quelqu'un de la famille. Le rendez-vous était fixé pour 16 h, le temps d'un apéro, des cadeaux, etc... 17 h, pas de nouvelles de l'oncle # 5. 18 h, toujours pas. 19 h, on se questionne. L'oncle # 1 (vous suivez ? Celui avec la blonde plus jeune que moi, l'aînée des petits enfants) nous annonce qu'il a croisé son frère rebelle qui revenait du ski et allait boire une bière à la taverne du coin. De toute évidence, il s'est enfargé les pieds là...
19 h 30, celui qu'on attendait arrive finalement en compagnie de deux chiens, dont l'existence de l'un nous est inconnue. Il n'a pas le temps d'enlever sa tuque qu'on lui annonce qu'il faut passer aux cadeaux: les enfants n'en peuvent plus ! Tout de go, il s'assoit près du foyer et allume une cigarette, visiblement éméché. On en rit un peu, on le taquine... et on ne l'attend pas pour que l'orgie de cadeaux débute.
Ses blagues sont salaces, ses remarques déplacées. Les enfants se rendent bien compte que quelque chose cloche. Ses enfants plus que les autres.
Au détour d'une cigarette, il invective le copain de ma cousine enceinte. "Si tu lui fais mal, si tu l'abandonnes, je vais te retrouver..." Léger manque de crédibilité aux yeux du jeune homme, qui me suggère cinq minutes plus tard qu'on lui fasse prendre Nez Rouge. Parce que, tanné de se faire rabrouer par ses frères et sa mère, l'oncle énonce à un certain moment que "si on ne le laisse pas boire icitte, je vais aller boire ailleurs !"
On tente de le convaincre de ne pas conduire, d'appeler Nez Rouge, mais rien n'y fait. Heureusement, il ne part pas avec ses enfants.
Une fois qu'il est parti, la soirée reprend normalement... Sauf pour un détail... Petite-Soeur inscrit sur son statut facebook "Petite-Soeur avoue qu'oncle Machin était pas mal saoul ce soir... " (j'ai enlevé les fautes). Le cousin, fils dudit oncle de répliquer... "et gelé aussi!"
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Il n'y a pas vraiment de morale à ce conte de Noël. On n'a pas réussi à empêcher mon oncle de conduire dans l'état où il était... Enfin, si, il y en a une morale: soyez prudents et conscients de votre état.
2 commentaires:
erff :(, espèrant que ce soit un peu mieux cette année... et t'inquiètes, ca peut pas être si pire deux années de suite.. non?
Non. Quoique...
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